Le cancer du larynx
Le cancer du larynx, communément appelé cancer de la gorge, est une affection qui touche les cordes vocales ou les régions situées juste en dessous ou au-dessus.
Les cancers du larynx sont les plus fréquents des voies aérodigestives supérieures et sont très différents selon leur siège exact. Le larynx, qui contient les cordes vocales est situé entre le pharynx en haut et la trachée en bas. C’est une boîte cartilagineuse dont l’extrémité supérieure épaissie en avant, surtout chez l’homme, est connue sous le nom de pomme d’Adam. Le larynx a un triple rôle : respiratoire, phonatoire et mécanique (lors de la déglutition).
Les cancers du larynx surviennent entre 50 et 70 ans dans deux tiers des cas. Les cas féminins augmentent régulièrement depuis 30 ans et représentent actuellement 10% de l’ensemble. Les facteurs de risque les mieux connus sont liés au comportement individuel (usage du tabac et abus d’alcool importants et prolongés). L’exposition prolongée aux poussières ou aux vapeurs de produits chimiques (milieu professionnel par ex. ) est également un facteur de risque. Depuis quelques années, les études prouvent aussi que le virus « papillome humain » (HPV) peut être à l’origine du cancer du larynx.
Le traitement précoce des lésions bénignes prévient leur transformation en tumeur maligne. Dans le cas contraire, la tumeur s’étend et s’infiltre en profondeur.
Qu’est-ce que la laryngectomie ?
Une laryngectomie est une opération pratiquée, presque toujours pour un cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS), consistant à supprimer, selon la taille de la tumeur, tout ou partie du larynx intégrant les cordes vocales.
La laryngectomie partielle préserve en général une partie suffisante du larynx pour permettre au patient de parler correctement après l’opération. Dans certains cas, la voix reste un peu rauque ou faible mais le circuit aéro-digestif est préservé.
La laryngectomie totale nécessite la séparation des voies digestives et respiratoires avec abouchement définitif de la trachée à la base du cou (trachéostomie).
Après une laryngectomie totale, le patient ne peut évidemment plus parler en voix laryngée utilisant l’air pulmonaire. Il pourra apprendre une voix de remplacement, la voix œsophagienne ou utiliser des prothèses.
La maladie
Les voies aérodigestives supérieures (VADS) sont au carrefour de 3 fonctions :
- la déglutition,
- la respiration,
- la phonation.
Ce type de cancer atteint majoritairement les hommes mais la proportion des femmes est en constante évolution (15 % en 2017). On constate depuis plusieurs années une tendance à la baisse chez les hommes.
Toutefois les cancers féminins augmentent et l’âge moyen d’apparition diminue. Ils sont dus en majorité à une consommation abusive d’alcool et de tabac ; le risque étant multiplicatif entre la quantité d’alcool et de tabac consommés.
Certains cancers sont associés à une exposition à des composés nocifs dans un cadre professionnel (amiante, certains métaux, peintures, pesticides…). Depuis quelques années, les études prouvent aussi que le virus « papillome humain » (HPV) peut être à l’origine du cancer du larynx.
Les signes d’alerte
Les premiers symptômes des cancers du larynx sont en général assez discrets, et se matérialisent le plus souvent sous forme de lésions au niveau des cordes vocales.
Ils se manifestent sous la forme :
- d’une douleur à l’oreille,
- d’une gêne à la respiration, surtout à la phase d’inspiration
- d’une modification de la voix, qui devient rauque, voilée, éteinte
- d’une gêne à la déglutition, avec sensation d’accrochage ou de blocage lors de l’alimentation
- d’une tuméfaction cervicale (grosseur sur le cou).
Ce sont pratiquement les seuls signes d’alerte.
Que va-t-il m’arriver ?
Les thérapeutiques utilisées sont différentes selon la taille et la localisation de la tumeur. Toutes ont pour but de l’éradiquer en préservant au maximum les fonctions physiologiques et l’aspect esthétique du patient.
La chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie sont utilisées (souvent en association).
La chirurgie qui consiste à enlever la totalité de la tumeur est le plus souvent associée à un curage ganglionnaire. C’est une opération lourde et traumatisante dans l’immédiat post-opératoire mais dont les conséquences à plus long terme n’empêchent pas « de vivre presque comme avant ».
En pratique
D’abord les examens : l’examen au miroir, réalisé avec un éclairage frontal et miroir glissé au fond de l’oropharynx ou au nasofibroscope, qui utilise des fibres optiques souples permettant un examen dans des conditions de respiration et de déglutition naturelles. Cet examen est indolore.
Si cet examen a montré une lésion suspecte, une nouvelle endoscopie plus complète, avec prélèvements (biopsies) est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale.
C’est l’analyse en laboratoire de ces prélèvements qui déterminera le diagnostic.
Les traitements par chimiothérapie et radiothérapie peuvent être réalisés en ambulatoire ; la chirurgie nécessite une hospitalisation.
Et après ?
Après la laryngectomie, l’objectif principal doit être « vivre presque comme avant », avec en priorité retrouver un moyen d’expression orale.
Pour les porteurs d’implant phonatoire, l’apprentissage est court, pour les autres il faut avec l’aide d’un orthophoniste, apprendre une nouvelle voix : la voix œsophagienne.
L’acquisition de cette nouvelle voix est essentielle pour garantir une réinsertion sociale, familiale ou professionnelle. Pour ceux enfin qui n’en ont pas la possibilité, il existe des prothèses électroniques externes.
Dans tous les cas, il faudra également avoir une bonne hygiène de vie et un suivi médical régulier. Pour réaliser tous ces objectifs la fréquentation d’une association d’anciens malades est un atout considérable.
La bonne nouvelle
La perte de votre voix naturelle peut initialement être très perturbante et avoir un impact à la fois sur votre capacité à communiquer et sur votre sentiment d’identité. Mais la bonne nouvelle est qu’il existe plusieurs moyens de retrouver votre voix et votre capacité à parler après une laryngectomie. Dans la plupart des cas,
vous aurez déjà été en contact avec votre orthophoniste avant votre opération. Il ou elle vous conseillera sur
les méthodes de phonation qui peuvent être apprises après l’opération afin de développer votre nouvelle voix.







